Alain DONNEFORT
Sur l’un des points culminants de Saint-Romain, sur les coteaux du pays de serres, les vaches allaitantes d'Alain Donnefort vivent au grand air avec leur petit.
Depuis très jeune déjà, Alain aime sa vie à Saint-Romain dans la ferme. Mais son père, qui n'a pas pu étudier et devenir vétérinaire pour des raisons familiales, nourrit un autre rêve pour son fils. Il le pousse à étudier.
Alain obtient le bac puis le BTS construction mécanique industrielle car il se passionne pour les machines. Les formules mathématiques c'est son truc : bricoler, inventer, explorer mille façons de parfaire ses machines, et de les utiliser.
Alors il part à Paris, mettre en pratique ses connaissances dans un bureau d'études.
A ce moment-là, la vie en ville et d' être enfermé dans un bureau, c'est un peu dur. Sans parler des 2 blessures graves faites en compétitions de Judo ...Pour Alain s'en était trop, il revoit son avenir et choisit le milieu social.
Durant 3 ans, il reprend ses études afin de devenir éducateur spécialisé. Puis les projets et le goût de l'exploration ( comme elle pouvait se vivre dans les années 70-80) lui font prendre une année sabbatique. C'est avec sa peugeot 404 à 1 100 francs, modifiée, améliorée, qu'Alain part en Afrique vivre l'aventure d'une année.
En commençant par la traversée du Sahara (1500km de sable et de cailloux, sans voir un chat !), puis le Mali, le Niger, le Bénin, le Burkina, il connaît, avec Domi sa compagne, une autre vie aux coutumes totalement différentes, où les habitants ont la vie bien plus rude qu'en France.
A son retour, il lui reste 1 an pour devenir éducateur spécialisé. C'est chose faite, il crée avec Domi une association dans le Gers qui accueille des jeunes en grande difficulté.
Au décès de son père en 1984, sa mère lui demande de reprendre l'exploitation.
Changement de cap, dès 1985, il convertit 20 hectares en bio : des céréales. Puis s'agrandit progressivement.
En parallèle, Alain suit d'autres projets avec quelques agriculteurs : il participe à la création du CIVAM AgroBio 47* en 1989 qui a pour but de réunir tous les pionniers du bio, il voit la naissance une coopérative en 1990 Agribio union*, il contribue à l’émergence de la Fédération Régionale (devenu FRAB nouvelle Aquitaine*)...
Tous ces projets reposent sur un vaste réseau d'agriculteurs, pour aider les exploitants à gagner plus d'autonomie et d’indépendance face aux négociants.
En 1995, il quitte le monde associatif pour donner de son temps à la Mairie en tant que conseiller, puis délégué à la commission de la culture des sports et des loisirs à la communauté des communes des 2 séounes. Durant 6 ans, grâce à l’embauche d’un salarié (quand l’état aidait encore les communes à + de 75%), il aura eu le plaisir de voir se monter des projets comme le centre aéré (Lafox) ou la réhabilitation des sentiers de randonnée sur le territoire.
Il quitte la Mairie en 2020, lui laissant du temps pour retrouver les associations.
Dans son parcours d’agriculteur il aura pu travailler jusqu’à 120 hectares de terre, et toujours en bio.
Aujourd’hui, il lui reste une centaine d'hectares 100% bio autour de la ferme pour accueillir les vaches et cultiver les céréales qu’il vend à la coopérative.
Si Alain élève de la vache allaitante c'est pour produire de la viande en faisant grandir le veau au delà de 6 mois. Il les appelle des "broutards". Ces veaux ont fini de téter leur mère et vivent en totale liberté.
Les vaches, elles, restent et peuvent vivre 20 ans sur son exploitation.
Au plus près de sa maison, 1hectare est réservé aux mamies : c'est l'EHPAD pour vache! Une vision complètement différente de l'élevage intensif où elles ne vivent que 7 à 8 ans puis sont conduites à l'abattoir.
Alain sélectionne ses bêtes, elles sont de bonne mère, braves, et rarement malades, et sont toujours accompagnés d'un jeune taureau (lui aussi soigneusement choisi). Aujourd’hui, environ 25 vaches vivent donc en paix chez Alain.
La viande est vendue à des restaurants, des lycées ou des collèges, mais aussi et surtout à des particuliers. Le plus souvent en caissette de 10 kg.
Aujourd'hui, Alain devrait être à la retraite et nourrit tranquillement l'idée de transmettre sa ferme.
Par ailleurs, une autre activité l'occupe beaucoup.
Au travers de l'ADEAR*, il met en relation les nouveaux agriculteurs (jeune ou moins jeune, en conversion professionnelle ou juste sortie d'école, en bio ou non) avec des cédants d'exploitation, mais aussi Terre de liens*, la SAFER, des professionnels de la MSA, des banques, le conseil départemental 47, etc.
Les intéressés se retrouvent pour échanger lors de réunion "café installation".
Aussi, et grâce à ce réseau d'agriculteurs motivés sous l’ADEAR, un nouveau concept a vu le jour pendant le confinement : une alternative pour la vente de produits frais directement au consommateur, et sans intermédiaire livré en panier sous forme de DRIVE PAYSAN !
C’est la cagette collective 47.
Elle fédère des agriculteurs lot-et-garonnais, et propose de récupérer leurs produits commandés par Internet sur un drive local.
La cagette collective de l’Agenais livre encore pour le moment, des produits d’une vingtaine d’exploitants, sur la commune de Castelculier.
Pour plus de renseignements sur les points de distribution et les produits, le site Internet https://lacagettecollective47.wordpress.com
Si vous êtes intéressé par la viande que produit Alain vous pouvez le contacter au 06 74 22 93 20.
Liens des organismes* cités :
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CIVAM AGROBIO 47 Association de développement de l’Agriculture Biologique de Lot et Garonne